Je reste à nouveau perplexe que des rencontres furtives, d’à peine quelques heures, puissent prendre autant de place et de sens, susciter autant d’émotions.

Et zou, mes deux nouveaux invités éclairs sont repartis après une nuit à l’abri plutôt que « out of the north station »…
Je les rencontre hier un peu en urgence, vers 23h30, on échange bien quelques mots, puis ils s’écroulent dans leur lit. Pas pour longtemps, l’un d’eux est asthmatique et a égaré son « puf »; résultat il passe une partie de la nuit sur la terrasse pour prendre l’air, l’autre se fait un bon café fort vers 3h00 du mat avant d’engloutir 3 bananes, puis se rendort comme si de rien n’était!

Petit déjeuner sommaire (cigarette et café principalement!) mais nous échangeons un peu plus dans un anglais qui semble s’être amélioré durant la nuit… Et une fois encore, le syndrome du monde des bizounours refait surface; ils sont juste adorables, timides certes, mais surtout attentifs à ne pas trop perturber mon quotidien, souriants, désireux de remercier comme ils peuvent, et le plus étonnant est qu’ils laissent un vide en partant.

Parfois, il m’arrive de m’interroger sur ce phénomène qui se répète presque à chaque fois: les échanges que nous avons ne peuvent être rapprochés d’aucun des échanges que j’entretiens ailleurs dans ma vie, pourtant riche de ce côté.
Plus encore, ce ne sont pas tant les mots qui créent cette « qualité-là » que le non-dit, tout ce que nous ne dirons pas mais qui trouvera sa place entre nous, dans des regards, des sourires, des petits hochements de tête qui disent « ne t’inquiète pas, tu n’as pas besoin de me raconter, tu as un rêve et je suis juste là pour t’accompagner, une nuit, deux nuits ou davantage, à ma mesure, et c’est peu, et c’est beaucoup ». Quelque chose comme ça…

On échange nos pages facebook, nos contacts car évidemment, comme tant d’autres « you are welcome anytime »!

Je reste à nouveau perplexe que des rencontres furtives, d’à peine quelques heures, puissent prendre autant de place et de sens, susciter autant d’émotions.

Et je suis certain de ne pas être le seul parmi mes co-hébergeurs-euses!

Bon vent les gars!