Ils ont joué. Ils ont oublié l’espace d’un instant tout ce qu’ils ont à oublier. Et c’était magique.
Au départ, il y avait les gars de Céline qui deviennent fous en voyant une balle de foot. Ah oui, comme les miens. Les vôtres aussi ? Oui…
Puis il y a aussi toutes ces familles qui sont un jour montées dans le même bateau et qui, à force de ramer vers un monde meilleur, plus juste et plus humain (oui, j’ai oublié ferme, mais c’est à dessein), ont des choses à partager. Même que partager, ça donne des idées…
Alors, un vendredi après-midi, sous un post comme tous les autres, en trois commentaires et deux coups de fil s’organise un petit match de foot amical entre quelques invités, enfin ceux qui seront intéressés. Une petite salle est réservée pour le lendemain. Un sondage publié.
Le lendemain, on se résout à l’évidence : il faut arrêter de compter. On a carrément de quoi organiser une champion’s league… Qu’à cela ne tienne, on cherche une nouvelle salle plus grande, et dont l’adresse n’aura d’ailleurs pas circulé. Oui, parce le foot c’est bien mais pas en centre fermé. On communique par MP.
Pour être certain que tout ira bien, on agite le réseau des uns et des autres pour trouver quelqu’un qui connait le bourgmestre du coin. Sans hésiter, il sanctuarise le match : il n’y aura pas de descente de police. On peut respirer.
Tout le monde arrive. On dirait un congrès international. Au début, tout le monde danse un peu. Les gars restent près de leur famille. Les familles près de leurs gars. On se regarde du coin de l’oeil. On sourit.
Chacun a amené le matériel dont il dispose : qui trois vareuses qui 24 bouteilles d’eau, qui des petits gâteaux. Une grande enseigne sportive sollicitée par une famille a fourni des maillots pour tous et trois ballons. Un magasin bio pommes, bananes et mangues, un autre des barres de céréales. On trouve un arbitre et un sifflet. On organise une tournante. Parce que 43 gars sur un terrain de minifoot, c’est compliqué. Les familles s’installent sur les gradins. Se saluent. Font connaissance. Le coup d’envoi est donné.
Ils ont joué. Ils ont oublié l’espace d’un instant tout ce qu’ils ont à oublier. Et c’était magique.
Nous avons causé, partagé, échangé. Et ça l’était aussi.
Mais dans tout ceci, finalement, ce qui est vraiment magique c’est que nous soyons là pour les protéger.